Nouvelle de Patrick Besset
Nec audiendi qui solent dicere, Vox populi, vox Dei, quum tumultuositas vulgi semper insaniae proxima sit. Et ces gens qui continuent à dire que la voix du peuple est la voix de Dieu ne devraient pas être écoutés, car la nature turbulente de la foule est toujours très proche de la folie.
Au Café du Commerce, la révolution était en chantier depuis six mois. Au fond de l’impasse, au pied d’un escalier qui montait vers la colline de Jolimont, on devinait sa belle devanture éclairée, le soir, par un bien vieux candélabre, coiffée d’une marquise, étreinte par un petit édicule imaginé par Hector Guimard que l’on aurait pu croire être une pissotière, bizarre et saugrenue présence en cette terre d’Occitanie. C’est vrai qu’elle avait du cachet cette grande baie vitrée voulue par Jean-Sylvestre Chapuis, le tenancier amoureux fou d’Art Nouveau qui avait tenu le débit de boisson depuis la débâcle de Sedan jusqu’à l’orée de la Grande Guerre ! Imitation ampoulée, cette beauté architecturale justifiait la pugnacité avec laquelle certains clients tentaient d’obtenir le classement de la façade de l’immeuble sur la liste des monuments remarquables de la ville.
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Nouvelle de Patrick Besset.
Les Éditions du Busca (janvier 2013).
Format Kindle.
ISBN : 979-10-92471-01-4